
Contrairement à l’idée reçue, la sophrologie n’est pas une relaxation passive, mais un entraînement proactif de la conscience pour mieux piloter sa vie.
- Elle fournit des outils concrets pour nommer et naviguer ses émotions, au lieu de simplement « gérer son stress ».
- La visualisation n’est pas un rêve éveillé, mais une simulation mentale qui prépare le cerveau au succès (présentations, examens, etc.).
Recommandation : Commencez par intégrer un micro-exercice de 3 minutes dans votre journée pour ressentir physiquement la différence entre tension et relâchement, la première étape vers la maîtrise de soi.
La sophrologie. Le mot évoque souvent des images de détente profonde, de voix douces et d’une atmosphère feutrée, quelque part entre la méditation et une sieste guidée. Pour beaucoup, elle reste une nébuleuse, une méthode de « gestion du stress » aux contours flous. Si l’on vous disait que cette vision, bien que non erronée, est terriblement incomplète ? Réduire la sophrologie à une simple technique de relaxation, c’est comme décrire un smartphone en disant qu’il sert à regarder l’heure. C’est vrai, mais on passe à côté de l’essentiel.
La confusion est fréquente, surtout dans un univers du bien-être où les pratiques se multiplient. On la mélange avec l’hypnose, on la compare à la pleine conscience, sans vraiment saisir sa spécificité. Pourtant, la sophrologie caycédienne, du nom de son fondateur Alfonso Caycedo, est avant tout une pédagogie de l’existence. Son but n’est pas de vous « calmer » passivement, mais de vous donner les clés pour devenir un acteur conscient et maître de votre propre équilibre. C’est une boîte à outils pragmatique pour naviguer les défis du quotidien, qu’il s’agisse de la pression d’une présentation bilingue à Montréal, des nuits agitées par le bruit des déneigeuses ou de cette mélancolie hivernale qui s’installe avec les jours qui raccourcissent.
Cet article se propose de briser les clichés. Oubliez l’idée d’une solution miracle et passive. Nous allons explorer ensemble la sophrologie comme ce qu’elle est vraiment : un entraînement, une discipline personnelle qui transforme la conscience en alliée. Nous verrons comment des exercices simples peuvent libérer les tensions, comment la visualisation devient un véritable simulateur de vol pour votre cerveau, et comment apprendre à mettre le mot juste sur vos émotions peut tout changer. Préparez-vous à découvrir non pas une méthode pour fuir la réalité, mais un puissant levier pour la conquérir.
Pour vous accompagner dans cette découverte, cet article est structuré pour vous guider pas à pas, des concepts fondamentaux aux applications les plus concrètes, vous donnant les clés pour faire de la sophrologie votre propre outil de développement personnel.
Sommaire : Votre guide pour faire de la sophrologie un outil de conquête personnelle
- Le jargon du sophrologue enfin expliqué : les 3 concepts à connaître avant votre première séance
- L’exercice du « polichinelle » : le mouvement de sophrologie pour vous libérer des tensions de la journée en 3 minutes
- Réussir son oral grâce à la sophrologie : la visualisation pour arriver confiant et préparé
- Le protocole du sommeil serein : la séance de sophrologie pour vous endormir en moins de 15 minutes
- Le guide pour trouver un sophrologue compétent et éviter les charlatans
- Vous n’êtes pas « stressé », vous êtes peut-être déçu, frustré ou anxieux : l’importance du mot juste
- Le simulateur de vol de votre cerveau : comment la visualisation peut vous aider à réussir votre présentation
- Vos émotions ne sont pas vos ennemies : le guide pour naviguer les hauts et les bas avec sérénité
Le jargon du sophrologue enfin expliqué : les 3 concepts à connaître avant votre première séance
Aborder la sophrologie, c’est parfois se heurter à un vocabulaire qui peut sembler intimidant. Pourtant, derrière des termes comme « vivance » ou « terpnos logos », se cachent des idées simples et puissantes. Comprendre ces concepts fondamentaux est la première étape pour transformer la pratique d’une expérience passive en un véritable outil de conquête de soi. Inutile de tout mémoriser, mais saisir l’esprit de ces trois piliers vous permettra de tirer le meilleur de chaque séance.
- La Conscience comme un territoire à explorer : En sophrologie, la conscience n’est pas une entité philosophique abstraite. C’est votre réalité subjective, tout ce que vous percevez, ressentez et pensez à un instant T. L’objectif n’est pas de la « vider », mais de l’élargir et de l’harmoniser. Imaginez-la comme une pièce : l’entraînement sophrologique vise à y allumer la lumière pour découvrir tous les recoins, même ceux que vous ignoriez.
- Le Schéma Corporel comme ancre : C’est la représentation que vous avez de votre propre corps, ici et maintenant. La plupart du temps, nous vivons « dans notre tête », déconnectés de nos sensations physiques. La sophrologie propose de réinvestir le corps, d’apprendre à l’habiter pleinement. C’est par cette reconnexion que l’on peut agir sur le mental. Le corps devient la porte d’entrée pour apaiser l’esprit.
- Le Principe d’Action Positive : C’est sans doute le concept le plus puissant. Toute action positive (une pensée, une image, une sensation agréable) dirigée vers notre conscience a une répercussion positive sur l’ensemble de notre être. Le cerveau ne faisant pas bien la différence entre ce qui est intensément imaginé et ce qui est réellement vécu, s’entraîner à convoquer des souvenirs ou des visualisations positives renforce les circuits neuronaux du bien-être. C’est particulièrement pertinent pour contrer les effets de la dépression saisonnière, où, selon les données de Santé mentale Canada, entre 2 et 6% des Canadiens en souffrent, avec 15% supplémentaires touchés par une forme légère. Activer le positif devient alors une stratégie consciente.
Le « terpnos logos », cette voix calme et monocorde du sophrologue, n’est qu’un outil pour vous guider. Le véritable travail se fait en vous, lorsque vous activez ces trois principes pour explorer votre propre conscience.
L’exercice du « polichinelle » : le mouvement de sophrologie pour vous libérer des tensions de la journée en 3 minutes
Les tensions s’accumulent tout au long de la journée, souvent de manière insidieuse. Elles se logent dans les épaules, la nuque, le haut du dos, surtout lorsqu’on passe des heures devant un écran. La sophrologie propose des exercices de « Relaxation Dynamique » qui utilisent le corps pour libérer l’esprit. L’exercice du « polichinelle » est l’un des plus efficaces et discrets pour évacuer rapidement le trop-plein de stress, où que vous soyez.
L’idée est simple : créer une tension musculaire volontaire et forte, pour mieux apprécier le relâchement qui s’ensuit. C’est un principe de contraste qui permet à la conscience de prendre la mesure de l’état de détente. Voici comment le pratiquer :
- Position : Debout, les pieds écartés de la largeur du bassin, le dos droit, les épaules relâchées. Fermez les yeux pour mieux vous concentrer sur vos sensations.
- Mouvement : Inspirez profondément par le nez en levant les épaules vers les oreilles et en fermant les poings. Bloquez votre respiration et effectuez des mouvements de haussement d’épaules rapides et énergiques, de haut en bas, comme un polichinelle.
- Relâchement : Quand vous en ressentez le besoin, soufflez fortement par la bouche en relâchant d’un coup les épaules et en ouvrant les mains. Laissez les bras retomber le long du corps.
- Accueil : Prenez quelques secondes pour accueillir les sensations post-exercice : le picotement dans les doigts, la chaleur dans les épaules, la sensation de légèreté. C’est cette phase, appelée « intégration » ou « phronodescription », qui est la plus importante.
Cet exercice est une métaphore physique du lâcher-prise. On « charge » le corps de toutes les tensions, puis on les « jette » symboliquement à l’extérieur. C’est un outil particulièrement adapté au monde du travail moderne.

Étude de cas : Adaptation de l’exercice au contexte du télétravail montréalais
Avec l’explosion du télétravail, les frontières entre vie professionnelle et personnelle sont devenues floues. Une étude de l’Université de Montréal sur le stress lié au télétravail a mis en lumière l’impact de l’attention fragmentée par les notifications constantes. Pratiquer l’exercice du polichinelle entre deux réunions Zoom ou après une série de courriels urgents agit comme un « reset » physique et mental. Il permet de créer une coupure nette, de se ré-ancrer dans le présent et de réduire la surcharge cognitive identifiée chez de nombreux télétravailleurs québécois, brisant ainsi le cycle de tension continue.
Réussir son oral grâce à la sophrologie : la visualisation pour arriver confiant et préparé
La peur de parler en public est l’une des angoisses les plus partagées. Le cœur qui s’emballe, les mains moites, la peur du trou de mémoire… Ces manifestations du trac sont des réactions physiologiques à une menace perçue. La sophrologie offre une technique redoutable pour apprivoiser cette peur : la visualisation positive, ou « futurisation ». Il ne s’agit pas de pensée magique, mais d’utiliser le cerveau comme un simulateur pour s’entraîner au succès.
Le principe est d’activer positivement le futur. En vous projetant mentalement dans la situation redoutée, mais en la vivant comme une réussite, vous créez une « mémoire du futur ». Votre cerveau emmagasine une expérience positive, ce qui diminue la réaction de stress le jour J. Dans le contexte professionnel montréalais, où la maîtrise des présentations bilingues est souvent cruciale, cette préparation mentale est un atout majeur. En effet, dans la région métropolitaine de Montréal, plus de 45% des travailleurs sont en télétravail, un contexte où la communication claire et assurée à distance est encore plus importante.
Voici un protocole de visualisation pour préparer une présentation :
- Détente préalable : Prenez quelques minutes pour vous détendre avec des respirations abdominales profondes.
- Création du scénario : Visualisez la scène avec le plus de détails sensoriels possible. La salle (ou l’écran de votre ordinateur), la lumière, les visages de votre auditoire, votre tenue…
- Déroulement positif : Imaginez-vous commencer votre présentation. Votre voix est claire, posée. Votre argumentation est fluide. Vous êtes connecté à votre sujet et à votre public.
- Intégration des sensations : Ressentez la confiance, la fierté, la satisfaction qui accompagnent cette réussite. Ancrez ces sensations positives dans votre corps.
- Anticipation des questions : Visualisez la période de questions. Vous répondez avec aisance et pertinence, même aux questions difficiles.
- Le final : Imaginez les applaudissements, les félicitations. Accueillez pleinement ce sentiment de succès.
En répétant cet exercice plusieurs fois dans les jours qui précèdent l’événement, vous ne laissez plus votre cerveau anticiper le pire. Vous le programmez pour le meilleur. Comme le dit l’experte Delphine Bourdet, « la sophrologie offre un axe de préparation mentale très intéressant : l’art de se projeter positivement dans l’avenir tout en lâchant prise et en étant dans l’instant présent ».
Le protocole du sommeil serein : la séance de sophrologie pour vous endormir en moins de 15 minutes
Les troubles du sommeil sont l’un des maux de notre époque. Ruminations mentales, anxiété, hypervigilance… L’esprit refuse de déconnecter, empêchant le corps de trouver le repos. La sophrologie propose une approche douce et structurée pour guider le corps et l’esprit vers le sommeil. Il ne s’agit pas de « forcer » l’endormissement, mais de créer les conditions propices à son avènement. C’est un accompagnement, un « terpnos logos » intérieur.
Ce protocole est particulièrement adapté au contexte québécois, où la baisse de luminosité en hiver a un impact direct sur notre horloge biologique. En effet, avec seulement 8h30 d’ensoleillement par jour en décembre à Montréal contre plus de 15h en juin, notre production de sérotonine et de mélatonine est perturbée. La visualisation de lumière peut aider à compenser symboliquement ce manque.
L’objectif est de détourner l’attention du mental analytique pour la porter sur les sensations corporelles. En se concentrant sur le corps, on court-circuite la machine à pensées. Le principe est de passer d’un état d’alerte à un état de relâchement profond, appelé « état sophroliminal », une zone frontière entre la veille et le sommeil, idéale pour la régénération.
Votre feuille de route pour un sommeil paisible : le protocole adapté à la vie urbaine
- Réduction de la lumière bleue : Éteignez tous les écrans au moins 1 heure avant le coucher pour permettre à votre cerveau de produire de la mélatonine, l’hormone du sommeil.
- Respiration abdominale : Allongé dans votre lit, pratiquez une respiration lente et profonde pendant 5 minutes. Visualisez une lumière douce et chaude se diffuser dans votre ventre à chaque inspiration.
- Création d’une bulle de protection : Imaginez une bulle de calme et de sécurité qui vous entoure, vous isolant des bruits de la ville (sirènes, circulation, déneigeuses) et des préoccupations de la journée.
- Scan corporel (sophronisation de base) : Portez votre attention sur chaque partie de votre corps, des pieds à la tête, en invitant mentalement chaque muscle à se relâcher, à devenir lourd et détendu.
- Visualisation ressourçante : Une fois le corps détendu, visualisez un lieu qui vous apaise, baigné d’une lumière naturelle et bienfaisante. Laissez-vous imprégner par le calme de ce paysage intérieur pour aider à réguler votre horloge biologique.
Ce n’est pas un somnifère, mais un entraînement. Plus vous pratiquerez ce protocole, plus votre cerveau apprendra rapidement le chemin vers le sommeil. Vous devenez l’artisan de vos propres nuits.
Le guide pour trouver un sophrologue compétent et éviter les charlatans
La sophrologie n’étant pas une profession réglementée au Québec au même titre que les psychologues ou les médecins, il est primordial de faire preuve de vigilance pour choisir un praticien. Un bon sophrologue est un pédagogue qui vous transmet des outils pour devenir autonome. Un mauvais praticien peut vous maintenir dans une forme de dépendance ou, pire, s’aventurer sur des terrains qui ne sont pas de sa compétence. Savoir reconnaître un professionnel qualifié est essentiel pour une pratique sécuritaire et efficace.
La première étape est de vérifier la formation. Un sophrologue sérieusement formé a suivi un cursus de plusieurs centaines d’heures (le standard est souvent de plus de 300 heures), incluant de la théorie, de la pratique personnelle et des mises en situation supervisées. Un simple certificat obtenu en ligne après quelques weekends doit être un signal d’alerte. Les affiliations à des associations professionnelles, comme l’Association Canadienne de Sophrologie, sont également un gage de sérieux, car elles impliquent le respect d’un code de déontologie.
Le bouche-à-oreille et les recommandations sont utiles, mais la rencontre est décisive. Lors du premier contact, le sophrologue doit être capable d’expliquer clairement sa méthode, son parcours et les limites de sa pratique. Il ne pose pas de diagnostic médical et ne promet jamais de « guérison ». Il établit avec vous un objectif clair et un protocole personnalisé, généralement sur plusieurs séances. Le nombre de séances varie selon l’objectif (typiquement entre 8 et 12 pour un protocole complet), mais le but est toujours votre autonomie. Enfin, de nombreux régimes d’assurance privés au Canada remboursent les séances de sophrologie dans la catégorie « naturothérapie ». Un sophrologue qualifié doit être en mesure de vous fournir des reçus détaillés à cet effet.
Exemple de formation qualifiante à Montréal
Des instituts comme l’IFSMS, établi à Montréal, illustrent ce à quoi ressemble une formation sérieuse. Ils proposent un cursus certifiant de 9 mois, avec des groupes restreints (maximum 7 personnes) pour un suivi personnalisé. Le diplôme, reconnu au Canada et en France, couvre les quatre degrés de la sophrologie caycédienne et inclut des stages pratiques encadrés, garantissant que les diplômés possèdent à la fois les connaissances théoriques et l’expérience pratique nécessaires.
| Critère | Sophrologue qualifié | Signaux d’alerte |
|---|---|---|
| Formation | Minimum 300h de formation certifiée, affilié à l’Association Canadienne de Sophrologie | Formation en ligne de moins de 100h, pas d’affiliation professionnelle |
| Transparence | Affiche clairement son parcours, ses certifications et son numéro d’adhésion | Informations vagues, pas de diplômes visibles |
| Remboursement | Fournit des reçus détaillés pour assurances (catégorie naturothérapie) | Refuse de fournir des reçus ou documentation inadéquate |
| Langue | Maîtrise la langue de votre choix (français/anglais) pour l’expression émotionnelle | Communication limitée dans votre langue préférée |
| Approche | Programme personnalisé sur plusieurs séances avec objectifs clairs | Promesses de guérison rapide, séances identiques pour tous |
Vous n’êtes pas « stressé », vous êtes peut-être déçu, frustré ou anxieux : l’importance du mot juste
Le mot « stressé » est devenu un fourre-tout. On l’utilise pour décrire une multitude d’états internes, de la simple contrariété à l’angoisse profonde. Or, mettre un mot vague sur une sensation complexe est le meilleur moyen de rester impuissant face à elle. Comment agir sur un problème qu’on ne peut même pas nommer précisément ? La sophrologie, par son travail d’écoute des sensations (la phronodescription), nous invite à développer ce que les psychologues appellent la granularité émotionnelle.
La granularité émotionnelle, c’est la capacité à différencier et à nommer finement ses états émotionnels. Ce n’est pas juste être « négatif », c’est être déçu, frustré, inquiet, nostalgique, ou irrité. Chaque mot correspond à une réalité différente et appelle une réponse différente. La déception face à un projet qui échoue ne se « gère » pas comme l’anxiété avant une rencontre importante. Nommer l’émotion, c’est la première étape pour la comprendre et la désamorcer. C’est passer du statut de victime d’un « stress » diffus à celui d’observateur d’une émotion spécifique. Une étude de l’Université Laval a d’ailleurs révélé qu’avec la hausse du télétravail, près de 50% des employés québécois souffrent de détresse psychologique, un mal-être souvent mal identifié et masqué sous le terme générique de « stress ».
La pratique sophrologique affine cette compétence. Après un exercice, le sophrologue demande : « Qu’est-ce que vous percevez, ici et maintenant ? ». Il ne s’agit pas de juger ou d’analyser, mais de décrire : « Je sens une chaleur dans mes mains », « une lourdeur dans mes épaules », « un espace qui s’ouvre dans ma poitrine ». En reliant ces sensations physiques à des états émotionnels, on apprend à décoder son propre langage intérieur. Cette compétence est un véritable super-pouvoir dans un contexte bilingue comme celui de Montréal, où l’on peut jouer avec les nuances des mots en français et en anglais pour affiner encore plus sa compréhension de soi.
Plan d’action : affiner votre intelligence émotionnelle
- Explorer le vocabulaire : Prenez le temps d’explorer le lexique des émotions en français et en anglais. Cherchez les subtilités, les nuances entre « anxious », « worried », « stressed » ou entre « déçu », « frustré », « amer ».
- Tenir un journal bilingue : Chaque soir, notez en quelques mots les émotions marquantes de la journée. Le simple fait de les écrire vous force à les nommer.
- Pratiquer la phronodescription : Après une émotion forte, prenez 30 secondes pour « scanner » votre corps. Quelle sensation physique est associée à cette émotion ? Où se situe-t-elle ?
- Transformer l’émotion en information : Une fois nommée, demandez-vous : « De quoi cette frustration/tristesse/colère essaie-t-elle de m’informer ? ». L’émotion devient un guide, pas un ennemi.
- Utiliser la métaphore météo : Observez vos émotions comme la météo montréalaise : changeante, parfois extrême, mais toujours passagère. Vous n’êtes pas l’orage, vous êtes le ciel qui le contient.
Le simulateur de vol de votre cerveau : comment la visualisation peut vous aider à réussir votre présentation
Nous avons vu comment la visualisation pouvait préparer à un oral. Allons plus loin. La technique de futurisation en sophrologie n’est pas simplement une méthode Coué qui consiste à se répéter que « tout va bien se passer ». C’est un véritable entraînement neuro-sensoriel. En se projetant mentalement dans une situation future, on active les mêmes zones cérébrales que si on la vivait réellement. C’est pourquoi la métaphore du simulateur de vol est si juste : le pilote s’entraîne à gérer le vol, les imprévus et l’atterrissage dans un environnement sécurisé, afin que les gestes deviennent des réflexes en conditions réelles.
De la même manière, le sophronisant s’entraîne à « piloter » sa présentation, sa compétition sportive ou son entretien d’embauche. Il ne se contente pas de visualiser le succès. Il s’entraîne à rester calme face à un imprévu, à retrouver le fil de ses idées après une interruption, à gérer une question déstabilisante avec assurance. Comme le souligne Sonia Lupien, spécialiste du stress, « chaque grande transition dans l’organisation du travail vient avec son lot de stress lié à la nouveauté, l’imprévisibilité, le manque de contrôle et la menace à la personnalité ». La visualisation est l’outil parfait pour réduire cette imprévisibilité et ce manque de contrôle.
Technique avancée : la visualisation des obstacles
L’École de Sophrologie de Montréal, présente depuis 15 ans au Québec, enseigne une technique avancée appelée « visualisation des obstacles ». Plutôt que de n’imaginer qu’un déroulement parfait, les participants sont invités à visualiser des scénarios difficiles : un vidéoprojecteur qui tombe en panne, une question piège, un membre de l’auditoire qui manifeste son désaccord. L’objectif est de s’entraîner mentalement à accueillir ces événements avec calme, à respirer et à y répondre de manière constructive. Cette approche, similaire aux simulations utilisées dans l’industrie du jeu vidéo montréalaise pour tester la résilience des systèmes, prépare non seulement au succès, mais aussi à la gestion de l’échec potentiel, rendant la préparation mentale beaucoup plus robuste et réaliste.
Cette approche change tout. Vous n’arrivez plus à l’événement en espérant que tout se passe bien, mais en sachant que vous avez les ressources pour faire face à ce qui se présentera, le meilleur comme le plus difficile. Vous n’êtes plus passager de l’événement, vous en êtes le pilote. La confiance qui en découle n’est pas une confiance naïve, mais une confiance solide, bâtie sur l’entraînement.
À retenir
- La sophrologie est un entraînement actif de la conscience, pas une relaxation passive ; son but est de vous rendre autonome.
- Le pouvoir de la méthode réside dans la « granularité émotionnelle » : apprendre à nommer précisément ce que vous ressentez pour mieux y répondre.
- La visualisation n’est pas de la pensée magique, mais une simulation mentale qui prépare votre cerveau au succès en créant une « mémoire du futur ».
Vos émotions ne sont pas vos ennemies : le guide pour naviguer les hauts et les bas avec sérénité
Nous avons été éduqués à voir nos émotions, surtout les « négatives », comme des faiblesses à contrôler, à cacher ou à supprimer. La colère est mal vue, la tristesse est un signe de fragilité, l’anxiété est un défaut. La sophrologie propose un changement de paradigme radical : et si nos émotions n’étaient pas des ennemies, mais des messagères ? Chaque émotion, même la plus désagréable, contient une information précieuse sur nos besoins, nos valeurs ou nos limites.
La tristesse peut signaler la perte de quelque chose d’important. La colère peut indiquer qu’une de nos valeurs fondamentales a été bafouée. La peur nous alerte sur un danger potentiel. Tenter de faire taire ces messagères à tout prix, c’est se priver d’informations vitales pour naviguer notre existence. Cela mène souvent à l’épuisement, au burn-out ou à des explosions émotionnelles incontrôlées. L’impact de ce stress émotionnel mal géré est immense ; au Canada, les données compilées par Norton Rose Fulbright montrent que près de 500 000 Canadiens s’absentent du travail chaque semaine pour des raisons liées à leur santé mentale.
Le but de la sophrologie n’est donc pas de ne plus rien ressentir, mais de tout ressentir, avec plus de conscience et moins de drame. Il s’agit d’apprendre à « accueillir » l’émotion sans se laisser submerger. L’entraînement sophrologique permet de créer un espace intérieur entre le stimulus (l’événement déclencheur) et la réaction. Dans cet espace, on a le choix. On peut observer l’émotion monter, la nommer, écouter son message, puis décider de la réponse la plus appropriée, plutôt que de réagir de manière automatique.
Créer son propre « baromètre intérieur » est une excellente façon de mettre cela en pratique :
- Matin : Au réveil, prenez 2-3 minutes pour scanner votre « météo intérieure ». Êtes-vous ensoleillé, nuageux, orageux ? Sans jugement, juste un constat.
- Identifier : Liez cet état à des sensations physiques. L’orage, est-ce une mâchoire serrée ? Le soleil, une poitrine ouverte ?
- Ajuster : Si le temps est à l’orage, prévoyez peut-être une pause supplémentaire dans votre journée, ou un exercice de relaxation dynamique pour évacuer la pression.
- Soir : Refaites le scan. Observez l’évolution. Vous apprendrez ainsi à connaître vos propres patterns émotionnels.
Avec cette pratique, vous ne subissez plus vos émotions, vous dialoguez avec elles. Vous transformez la réactivité en proactivité. Vous devenez le capitaine serein de votre navire, capable de naviguer par tous les temps, les hauts comme les bas.
La sophrologie est bien plus qu’une technique ; c’est une philosophie de vie active. En vous donnant les outils pour mieux vous connaître et vous entraîner mentalement, elle vous permet de passer du statut de spectateur de votre vie à celui de réalisateur conscient. Pour commencer à appliquer ces principes, l’étape suivante consiste à trouver le praticien qui saura vous accompagner dans votre démarche personnelle et vous transmettre les clés de votre propre autonomie.